Après plus 20 années de combat des élus*, des associations et des riverains, la forêt de Montmorency, 1er espace naturel du Val-d’Oise et 5e d’Île-de-France en termes de fréquentation, est en passe d’être classée en « Forêt de protection ».
Émanant du Conseil d’Etat, il s’agit du statut le plus protecteur pour une forêt qui va permettre de sanctuariser ce poumon vert, partie intégrante du cadre de vie des Saint-Loupiens.
Du 29 août au 28 septembre derniers, les habitants de Saint-Leu-la-Forêt comme ceux des villes environnantes (Andilly, Bessancourt, Béthemont-la-Forêt, Bouffémont, Chauvry, Domont, Frépillon, Montlignon, Piscop, Saint-Brice-sous-Forêt, Saint-Prix, Taverny, Villiers-Adam) étaient invités à donner leur avis sur le classement de la forêt de Montmorency en « forêt de protection ».
Suite à cette procédure d’enquête publique préalable qui a donné lieu à 111 observations, André Goutal, commissaire enquêteur, a rendu son rapport téléchargeable ce via ce lien.
Les communes et communautés d’agglomération devront alors à se prononcer sur le périmètre arrêté par la préfecture du Val-d’Oise.
Il reviendra ensuite au Conseil d’Etat, plus haute instance juridique, de prendre un décret classant la forêt de Montmorency en « forêt de protection pour cause d’utilité publique », statut créé en 1922.
Par sa suprématie hiérarchique, cette nouvelle norme réglementaire sera opposable à tous les documents d’urbanisme et supra-communaux en vigueur.
Un classement d’autant plus profitable et bénéfique que la forêt de Montmorency, située en zone périurbaine, subit de ce fait d’importantes pressions foncières et environnementales.
Mais qu’est-ce que le classement d’une forêt en « Forêt de protection » ?
Les forêts protégées sont soumises à un régime spécial, notamment, en ce qui concerne l’aménagement et les règles d’exploitation, les coupes d’arbres, l’exercice du pâturage et des droits d’usage, les fouilles et extractions de matériaux ainsi que la recherche et l’exploitation de la ressource en eau.
Aux termes de l’article L. 141-2 du Code forestier, ce classement interdit tout changement d’affectation ou tout mode d’occupation du sol de nature à compromettre la conservation ou la protection des boisements.
Ce classement de la forêt de Montmorency est donc primordial pour préserver l’équilibre environnemental, empêcher d’éventuelles densification, mieux sauvegarder la biodiversité, conserver durablement un cadre de vie verdoyant.
Il permettra aussi aux élus de refuser un permis de construire en s’appuyant sur une règlementation stricte et définitive.